"Apprendre à résister" / "L'école du cerveau"

Le troisième ouvrage est en fait un double ouvrage d'Olivier HOUDE : 
- "Apprendre à résister"
- "L'école du cerveau : De montessori, freinet et piaget aux sciences cognitives".

La couverture " d'apprendre à résister" m’a tout de suite plus je m’identifie sûrement au mouton noir (enfin bleu) qui marche à l’envers ! 
Dans ce livre, Olivier Houdé présente le concept d’inhibition cognitive. Il développe sa théorie en s’appuyant de manière très respectueuse sur les travaux de psychologues, de pédagogues et de chercheurs en science de l’éducation tout en les analysant, en les validant ou en les informant à la lumière des nouvelles découvertes en neurosciences.

Pour vous donner envie de découvrir ces travaux, je vais vous présenter son concept en m’appuyant sur l’exemple qu’il fournit à propos des travaux de Piaget. Celui-ci pensait que l’évolution logico-mathématique des enfants passait par différents stades de développement. Olivier Houdé s’appuie notamment sur la tâche des jetons pour développer sa théorie (Deux lignes avec le même nombre de jetons mais un ligne espace plus les jetons que l'autre. Les enfants pensent alors qu'il y a plus de jetons.)
Piaget faisait de la réussite de ce test (vers 6 – 7 ans) ainsi que celui des roses et des marguerites des indicateurs de l’entrée de l’enfant dans le stade des opérations logiques concrètes (Synchronisme opératoire). 
Depuis les travaux en sciences cognitives et l’imagerie cérébrale ont démontré que le cortex parietal (zone appelé SIP Sillon intra pariétal) était le siège des mathématiques. Or contrairement à ce que pensait Piaget ces aires des maths sont communes aux bébés, aux enfants et aux experts et les processus mis en jeu sont identiques quelque soit l’âge du sujet. Hors dans cette zone coexiste 2 systèmes : 
- Le système heuristique : Pensée « automatique » et intuitif. Rapide mais peu fiable. C’est celui qui fait dire aux enfants que comme la 2ème rangée est plus longue donc qu’il y a forcément plus de jetons.
- Le système algorithmique : pensée plus réfléchie « logico mathématiques » . Fiabilité maximale mais plus lent et couteux en terme d’attention.
Grâce à l’imagerie cérébrale, Olivier Houdé a mis en lumière un autre système situé dans la zone du cortex préfontal : Le système d’inhibition. Celui-ci a un rôle d’arbitrage entre les deux autres systèmes. Il a pour fonction d’interrompre le système des heuristiques pour activer celui des algorithmes. Pour réussir la tâche des jetons, l’enfant doit donc inhiber la réponse nombre = longueur pour développer une réponse basée sur la quantité.
Ces heuristiques sont nombreuses en mathématiques Exemple : 1,781 et plus grand 1,8 car 781 est plus grand que 8…

Ce concept d’inhibition est également développé dans le reste des deux ouvrages dans beaucoup d’autres domaines (perceptif, moteur, émotionnel, attentionnel…) car il fait partie des fonctions exécutives du cerveau c'est-à-dire les des processus mentaux de haut niveaux requis lorsque nos automatismes, nos réflexes, nos routines ne nous permettent pas d’atteindre nos objectifs. Ce contrôle inhibiteur a donc un rôle essentiel dans le développement cognitif et les apprentissages scolaires de l’enfant. Du coup cette année , je me lance dans les maths heuristiques.... à suivre !